Risque de cancer du sein : méfiez-vous de votre déodorant !
Gels douche, shampoing, déodorants, tampons… une nouvelle étude s’interroge sur le lien entre les sels d’aluminium des déodorants et le cancer du sein. Mais ce n’est pas le seul produit auquel vous devriez vous intéresser dans votre salle de bains. Du dentifrice à l’après-rasage, plusieurs produits de notre quotidien comportent des substances dangereuses.
Tous ces produits de salle de bains dont vous devriez lire les étiquettes…
Votre salle de bains ne vous veut pas que du bien. Une étude sur les déodorants, révélée lundi 26 septembre par Le Parisien, s’interroge sur le lien entre cancer du sein et les sels d’aluminium utilisés dans certains produits. Une étude qui, si elle ne permet pas de conclure à la dangerosité des déodorants, rappelle une nouvelle fois qu’il vaut mieux faire attention à la composition de vos produits hygiéniques et cosmétiques qui peuvent être pleins de substances indésirables.
En s’appuyant sur le travail effectué par l’UFC-Que Choisir, qui liste 12 substances à éviter, on vous dresse la liste (non exhaustive) des produits dont vous devriez lire attentivement l’étiquette si vous souhaitez appliquer le principe de précaution.
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Les dentifrices : attention au sodium lauryl sulfate, au propylparaben et au triclosan
Le premier risque de vous irriter la bouche, les deux autres sont des perturbateurs endocriniens. Comme l’explique l’Anses, un perturbateur endocrinien est une substance chimique naturelle ou artificielle qui interfère avec notre système hormonal. Il peut nuire à la fertilité, au métabolisme et au développement d’un individu. Les jeunes enfants et les femmes enceintes y sont particulièrement sensibles.
Selon l’UFC-Que Choisir, au moins 21 dentifrices vendus en grandes surfaces contiennent l’un de ces trois ingrédients indésirables. Les grandes marques comme Signal, Colgate et Oral-B figurent en bonne place dans cette liste. “Même les grandes marques sont à épingler”, assène l’association.
Quelle alternative ? Commencez par lire attentivement les étiquettes avant de faire votre choix, à la recherche des 12 substances listées par l’UFC-Que Choisir. “Il n’y a pas de recette miracle. Il faut prendre ses lunettes et prendre la peine de lire la liste de composition, explique Olivier Audrault, de l’UFC. On a mâché le travail aux consommateurs en sélectionnant les composants les plus problématiques.”
Shampooing et colorations capillaires : des allergènes et des perturbateurs endocriniens à l’assaut de vos cheveux
Après les dentifrices, le shampooing est le type de produit le mieux représenté parmi les flacons épinglés par l’UFC-Que Choisir, avec 18 produits. On y trouve une liste impressionnante (et difficile à lire) de produits indésirables : des allergènes comme les p-phénylènediamine, methylchloroisothiazolinone et methylisothiazolinone, des substances irritantes comme le sodium lauryl sulfate ou l’ammonium lauryl sulfate, ainsi que des perturbateurs endocriniens comme le propylparaben ou l’ethylhexyl methoxycinnamate. Méfiance également si vous vous teignez les cheveux. Treize colorations capillaires présentent les mêmes ingrédients indésirables que les shampooings.
Quelle alternative ? En matière de shampooing comme de gel douche, il vaut mieux privilégier “les produits sous forme de savonnette plutôt que de gel douche : moins il y a d’ingrédients, mieux ça vaut”, expliquait à Metronews Philippe Perrin, directeur de l’Institut de formation en santé environnementale. Le site spécialisé Slow Cosmétique propose des modèles de shampooing solide.
Les gels douche : gare au methylisothiazolinone et à l’ammonium lauryl sulfate
Sous la douche, vos gels proposent un éventail de produits indésirables. On peut y trouver du methylisothiazolinone et du methylchloroisothiazolinone, deux allergènes. Mais également du sodium lauryl sulfate et de l’ammonium lauryl sulfate, deux irritants, des perturbateurs endocriniens comme le sodium propylparaben. Au total, 14 gels douche contiennent l’un de ces produits. Là encore, de grandes marques comme Le Petit Marseillais figurent dans cette liste. “Les perturbateurs endocriniens sont à bannir chez les tout-petits, les adolescent(e)s et les femmes enceintes”, rappelle l’UFC-Que Choisir.
Quelle alternative ? Là, encore, il faut lire la notice et privilégier les savons solides, qui comportent moins d’ingrédients.
Les déodorants : attention aux sels d’aluminium et au cyclopentasiloxane
Vos voisins de métro vous remercieront peut-être, mais pas votre corps. S’asperger les aisselles de déodorant tous les matins est potentiellement risqué, selon une nouvelle étude publiée dans l’International journal of cancer (en anglais) révélée par Le Parisien. L’oncologue suisse André-Pascal Sappino et son compatriote Stefano Mandriota ont étudié l’impact des sels d’aluminium, un composant que l’on retrouve dans la plupart des déodorants, sur le cancer du sein. Résultat : “Le réquisitoire contre les déodorants contenant de l’aluminium, soupçonné d’être cancérogène, s’alourdit”, expliquent les deux hommes.
Menée sur des souris, l’étude “fournit des preuves expérimentales que les sels d’aluminium pourraient être cancérigènes”. Ils recommandent d’appliquer le principe de précaution : “La sagesse voudrait que l’on évite l’emploi de ces antitranspirants”, estiment-ils, en citant l’exemple de l’amiante, dont on a mis cinquante ans à prouver la toxicité. Les sels d’aluminium ne sont pas les seules substances qui posent problème au rayon déodorant. En février, l’UFC-Que Choisir a relevé la présence d’un perturbateur endocrinien, le cyclopentasiloxane, dans 16 produits.
Quelle alternative ? Les déodorants sans sels d’aluminium existent. Vous pouvez également opter pour une solution plus radicale : fabriquer vous-même votre anti-transpirant. De nombreux tutoriels existent. “Tout dépend de la recette”, précise Olivier Andrault, qui met en garde contre l’utilisation de “quelques gouttes de conservateur” ou d’huiles essentielles allergisantes.
Maquillage : évitez les BB crèmes, certaines crèmes antirides et certains sticks à lèvres
Un peu plus haut sur l’étagère, les produits cosmétiques ne sont pas en reste. Certaines BB crèmes – pour “blemish balm cream”, un produit qui “ne colore pas mais corrige les imperfections” selon Marie Claire – contiennent des perturbateurs endocriniens comme l’ethylhexyl methoxycinnamate et le cyclopentasiloxane. On retrouve certains de ces ingrédients dans cinq crèmes antirides et six crèmes visage examinées par les équipes de l’UFC-Que Choisir, avec parfois, en sus, du propylparaben, du butylparaben ou du triclosan.
Circonstance aggravante, “les substances à risque sont encore plus préoccupantes dans les produits non rincés”, comme ces crèmes, précise l’UFC-Que Choisir. Parmi les neuf produits épinglés, on trouve des marques comme L’Oréal, Garnier ou Bourjois. Pensez donc à bien vous démaquiller, tout en faisant attention au produit que vous utilisez : trois démaquillants figurent dans la liste rouge de l’association. Méfiez-vous enfin de vos sticks à lèvres (deux produits testés) et des vernis à ongles (trois produits), qui peuvent contenir des perturbateurs endocriniens. Les hommes ne sont pas épargnés : les gels coiffants (allergènes), les après-rasage (perturbateurs endocriniens) et les crèmes nettoyantes (perturbateurs endocriniens et allergènes) figurent dans la liste rouge.
Quelles alternatives ? Vous pouvez vous rabattre vers les produits bio. “Le cahier des charges des produits biologiques est beaucoup plus restrictif, explique Olivier Andrault. Cela peut être un moyen de limiter l’exposition à certaines substances, comme les parabens, des conservateurs comme le BHA et le BHT, ou le phenoxyethanol”. En matière de cosmétique, plusieurs labels, comme Eco et Bio de Cosmebio ou Ecocert, existent. Mais, là encore, pensez à lire l’étiquette : “Pour compenser l’absence de conservateurs, les cosmétiques bio ont tendance à utiliser plus d’huiles essentielles, dont certaines sont allergisantes”, rappelle Olivier Andrault.
Pour votre enfant : méfiez-vous des lingettes pour bébés
Les fabricants de produits hygiéniques ne sont pas plus précautionneux avec les produits destinés aux enfants. Onze lingettes pour bébés sont épinglées dans l’étude UFC-Que Choisir. Neuf d’entre elles contiennent du “phenoxyethanol, un conservateur toxique pour le foie et le sang !” On trouve cette substance chimique dans trois papiers toilettes destinés aux enfants. Une fois de plus, les grandes marques, comme Pampers, Nivea ou Bébé Cadum (avec ce baume hydratant) ne font pas mieux que les marques des distributeurs.
Quelle alternative ? Vous pouvez, tout simplement, laver votre enfant à l’eau ou au liniment oléo-calcaire. “Nous ne nous lavons pas à la lingette, alors pourquoi le faire aux tout-petits ?”, s’interroge le pédiatre Philippe Grandsenne dans Le Parisien.
Dans les protections périodiques, des résidus “potentiellement toxiques”
En février, le magazine 60 millions de consommateurs avait tiré la sonnette d’alarme. Cinq des onze protections périodiques testées présentaient, en faible quantité, des résidus “potentiellement toxiques”, comme les dioxines, le glyphosate, un ingrédient chimique utilisé dans les désherbants, et d’autres pesticides.
Au vu de ces résultats, l’Institut national de la consommation, qui édite le magazine, avait demandé “la mise en place d’une réglementation spécifique pour les protections féminines, imposant une plus grande transparence et des contrôles plus rigoureux ainsi qu’un étiquetage de la composition”. En mars, la secrétaire d’Etat à la Consommation, Martine Pinville, a annoncé qu’elle allait saisir la Commission européenne à ce sujet.
Quelle alternative ? Louée pour ses vertus écologiques – faible production de déchets –, la coupe menstruelle est également présentée comme une alternative plus saine que les protections classiques. Elle ne contient ni colorant, ni neutralisant d’odeurs, ni parfum ou autre produit chimique.
Comment éviter plus globalement tous ces produits toxiques ?
Comme vous pouvez le constater, on ne peut pas nier que ces substances dangereuses pour notre santé font parties intégrantes de notre environnement quotidien. Bien aujourd’hui il soit irréaliste de vouloir les faire complètement disparaître de nos vies, il existe quelques moyens simples et peu coûteux d’éviter la majorité d’entre eux.
Sur la page suivante, vous découvrirez quelques solutions simples et efficaces pour remplacer une grande partie de ces produits toxiques de votre quotidien et de votre environnement familiale.